Huishcash (4300m) – Col Gallo Huacanan (4850m) – Col du Jatun Vientona (4700m) – Ruina Pampa (4100m)
Deniv : +950m -750m
Distance 14km
7 heures de marche
La nuit à 4300m a été difficile : pour certains, une interminable somnolence remplace le sommeil, pour d’autres c’est la version cauchemars, cœur battant la chamade, apnées, etc. Mais l’acclimatation progressant, les nuits seront meilleures par la suite. Ouf !
Catalino fait le tour des tentes récupérer les gourdes : « agua, agua ! ». Se réveiller … S’extirper du cocon … Ouvrir la fermeture du duvet … Puis celle de la tente intérieure … Puis l’extérieure … Sortir une main, donner les gourdes, dire « buenos dias » … Oups : un truc glacé glisse doucement dans le cou ? Là, ça réveille ! Mais d’où ça tombe ce truc ? Et bien voilà : il a fait froid cette nuit, nos abris sont glacés, recouverts d’une pellicule blanche qui vole en neige quand on ouvre ! Du dehors, nos igloos ressemblent ce matin à des oranges givrées. Nous en prendrons l’habitude désormais : givre du matin, journée qui commence bien !
8h15, départ. La première montée, raide, est difficile, le groupe doit se caler sur une allure plus raisonnable. Nous arrivons à la superbe Laguna Cullicocha, où nous avalons quelques barres de céréales en admirant le Santa Cruz et ses glaciers.
Là, nous vérifions scientifiquement que la lagune a l’exacte couleur bleu-vert pâle des catalogues touristiques, et c’est donc satisfait de la qualité du produit que l’un d’entre nous félicite notre guide. Non, nous ne jetterons pas Carlos dans l’eau du bain. Pas aujourd’hui en tout cas…
Nous passons ensuite le col Gallo Huacanan, 4850m sans grande difficulté. Premier passage à cette altitude : personne n’a explosé. Bonne nouvelle.
En général, passé un col, il faut redescendre : c’est la vie. Celui-ci n’échappe pas à la règle. Nous nous exécutons donc. Mais cela ne dure pas, il faut maintenant remonter vers le Jatun Vientona, 4700m : le col du « vent fort ».
Et le vent, on va en bouffer, après ce passage. La poussière soulevée par celui de devant incrustant chaque pore de la peau, chaque fibre de vêtement de celui qui le suit, qui se venge sur le suivant, et ainsi de suite jusqu’à Ruina Pampa, 600m plus bas.
Nous arrivons dans une belle vallée, ce sera notre lieu de campement, torrent glacé règlementaire à proximité pour les ablutions.
Là, et comme les autres jours, tout le monde s’affaire à ranger ses … affaires (les bien nommées !). Tout le monde ? Pas tout à fait …
Car il y a la « méthode Bertrand » :
Monsieur commence par jeter un regard négligent sur les tentes, choisissant son abri pour la nuit. Puis, avec la même énergie, il repère son sac de voyage, le rapatrie devant son domaine, et le tasse soigneusement en son milieu, formant ainsi un petit creux. Satisfait, Bertrand, tourne le dos à son œuvre, s’assoit, puis s’allonge, ajustant le dit « petit creux » à la forme de son crâne. Premier soupir d’aise …
Il ne lui reste alors qu’à enfoncer d’une part sa casquette sur le haut de son visage, et d’autre part ses écouteurs mp3 dans les oreilles. Deuxième soupir …
Silence : Bertrand est maintenant parti pour ses 20 mn de joie intérieure quotidienne. Peut être même rêve t’il de lagunes bleu-vert pâle ? Mais laissons-le, maintenant : nous le retrouverons plus tard, pour le goûter…
Mais peut-être est-ce là le secret de son inspiration ? Car à chaque repas, notre compagnon bucolique se transforme en redoutable machine à enchainer les blagues. Sérial vanneur, il ne laisse à personne la pause nécessaire pour récupérer un peu de souffle entre deux fous rires. Ces moments partagés avec Carlos et Calatino nous laisserons à tous de bons souvenirs.
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